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Revue de presse de la semaine
18 Mars 2005 - Gersende HAYOZ (Services Administratifs)
Revue de presse de la semaine

Bekele sera à Saint-Galmier

Très incertain depuis de nombreuses semaines, Kenenisa Bekele vient de confirmer sa participation aux prochains championnats du monde de cross-country à Saint-Galmier, samedi 19 et dimanche 20 mars. Double champion du monde en titre, l'Éthiopien ne sera aligné que sur le cross long de dimanche, la faute à une préparation marquée par le décès de sa fiancée début janvier.

Billetterie

Les places des Mondiaux sont vendues aujourd'hui et demain, à la billetterie de l'hippodrome Joseph Desjoyaux à Saint-Galmier entre 14 heures et 19 heures avec deux tarifs: 7 euros 50 la journée et 10 euros les deux jours.


La mobilisation est générale

Accueillir des championnats du Monde de cross-country dans sa région, cela n'arrive pas tous les jours. Et pour être à la hauteur de l'événement, les clubs sportifs et plus particulièrement les clubs d'athlétisme ligériens se mobilisent, à l'image du Fac d'Andrézieux. Le club à la tunique orange a organisé des «ateliers de supporters» pour soutenir samedi et dimanche les athlètes tricolores et notamment Julie Coulaud

M.D.

Julie Coulaud vue par son entraîneur

A seulement 22 ans, Julie Coulaud sera ce week-end, lors des Mondiaux de cross-country, la seule Française de la région Rhône-Alpes. Une belle réussite pour l'athlète du Coquelicot 42 et pour son entraîneur Jean-Jacques Padel qui retrace la carrière de la jeune Stéphanoise.

 

Ses débuts

« Julie est venue à l'athlétisme grâce à son professeur d'EPS. A l'époque elle était au collège Valbenoîte à Saint-Étienne. Elle a débuté chez les minimes avec Victor Vial comme entraîneur. Sa soeur Aurélie était déjà au club. Avec Victor, elle a été formée aux notions de l'athlétisme, elle a un peu touché à tout.
Puis elle est passée chez les cadettes pendant deux ans où elle fut entraînée pas Jean-Marc Reynaud. C'est à partir de ce moment-là qu'elle décida de se concentrer sur le demi-fond avec à la clé des bons résultats. Pour sa première, ou deuxième année cadette, elle termina à la neuvième place du championnats de France.
Et je suis devenu son entraîneur lorsqu'elle est passée chez les juniors, cela fait plus de six ans maintenant. »

Sa progression

« La révélation s'est faite lors de sa première année junior où elle a franchi un cap en étant sélectionnée avec l'équipe de France junior lors des Championnats du Monde à Santiago du Chili. Elle réalisait à ce moment-là 4 minutes 23 secondes sur 1 500 mètres. Le fait d'avoir côtoyé des athlètes de niveau international lui a permis de progresser.
Auparavant, la progression chez les jeunes n'est jamais linéaire. D'où l'intérêt de changer d'entraîneur et d'avoir une formation différente que ce soit avec Victor Vial, Jean-Marc Reynaud et moi-même. »

Sa préparation

« La difficulté de préparation s'est accrue cet hiver avec la neige. On a vraiment « galéré » pour s'entraîner et faire du travail de qualité puisqu'il n'y a pas de piste indoor à Saint-Étienne. Ce qui a pénalisé Julie lors des championnats de France de cross (à Roullet Saint-Estèphe en Charente-Maritime) qui s'apparentaient plus à une épreuve de piste sur gazon.
Heureusement elle a été épargnée par ce problème en s'exilant dans le sud de la France à Nice. En plus, au mois de novembre, elle avait effectué un stage en altitude au Maroc. Puis durant le bloc de compétitions du mois de décembre, Julie a rivalisé avec les cinq ou six meilleures athlètes Françaises sur la distance.
Elle a ensuite affiné sa préparation pour le cross court. Mais la problématique en athlétisme est que pour se maintenir au haut niveau, il faut s'entraîner comme de véritables professionnels sans les moyens des professionnels et sans un environnement et des structures professionnelles.
Julie s'est prise en charge, et a dû s'investir personnellement, avec une aide du Coquelicot 42, du Conseil général de la Loire et de la ville de Saint-Étienne, et il faut mettre cela à son crédit. »

La seule Ligérienne

« Le fait qu'elle soit la seule athlète de la Loire et même la seule Française ne lui mettra pas une pression supplémentaire. Elle a encore la fraîcheur de ses 22 - 23 ans et c'est une athlète qui joue encore à l'athlétisme. Elle garde le côté jeu.
Si pression il y a, elle devra garder le côté positif. Elle a eu le talent d'être prête le jour J à l'heure H. Cela ne doit pas se transformer en pression négative. Mais cela va sans doute la titiller. »

Son objectif

« Je pense qu'elle peut faire dans les trente premières places. Pour le grand public cela paraît très loin, mais pour comparer à un autre sport, c'est le grand chelem en rugby (rires). Il y a une telle sélection en amont qu'être trentième au niveau mondial c'est vraiment une très belle performance. »

MAMAR DJELLAL

Article du 16 mars 2005

 Toussaint : «Ce sera spectaculaire»

Responsable, en compagnie de Frédéric Augagneur, de l'organisation des championnats du Monde de cross-country de Saint-Galmier (19 et 20 mars) au niveau local, Pierre Toussaint espère un engouement populaire autour de ces Mondiaux, à trois jours de la cérémonie d'ouverture.

 

A quelques heures du coup d'envoi des 33e championnats du Monde, comment se déroule la préparation de l'événement ?
« Ça se présente plutôt bien même si les préparatifs sont un peu compliqués, notamment au niveau de l'accueil des délégations. Certaines équipes sont d'ores et déjà arrivées comme l'Australie et le Japon alors que d'autres nations qui devraient être dans la Loire ne sont pas encore arrivées. Ce qui pose un problème au niveau des hôtels. Ce matin (mardi), un avion avec à son bord la délégation de la Namibie devait atterrir à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, mais apparemment cette équipe aurait raté son vol alors que dans le même temps les athlètes mexicains sont arrivés plus tôt que prévu. C'est pour cela que c'est compliqué de gérer les 70 à 80 délégations.
Mais bon, ça va se faire, il suffit de savoir bien appréhender ces situations. »

« Un parcours difficile »
Il y un mois, le championnat interrégional avait servi de répétition générale avant les Championnats du Monde de cross-country, quel bilan en avez-vous tiré ?
« Les interrégions et les championnats du monde, ce sont deux compétitions complètement différentes, même au niveau du parcours qui ne sera pas semblable. Celui des Mondiaux sera un peu plus difficile encore. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'est pas totalement plat puisque de nombreux obstacles naturels seront présents. Nous ne voulions pas mettre des obstacles volumineux mais les multiplier, avec des troncs d'arbres, des buttes et une partie labourée que l'on arrosera puisqu'on annonce du beau temps durant toute la semaine. Cela donnera un parcours qui sera spectaculaire, où les athlètes devront sans cesse relancer.
Et puis, l'une de nos volontés a été de faire en sorte que le public s'insère dans le parcours afin que l'on puisse suivre les évolutions des différentes courses avec en plus un écran géant au coeur de l'hippodrome. Le fait d'avoir des spectateurs dans les méandres du parcours donnera une ambiance particulière à ces Championnats du Monde. »

« On espère 20 000 spectateurs »
Justement, combien de spectateurs sont attendus ?
« Nous savons que nous sommes dans une région très sportive. Notre but est de réussir à attirer le plus de monde dans une ville de moindre importance. Si le beau temps persiste ce sera un plus. Même avec le mauvais temps d'il y a 15 jours les Championnats du Monde auraient eu lieu mais le public ne se serait pas déplacé en masse.
Notre objectif est de faire aussi bien qu'à Aix-les-Bains lors des Championnats du Monde de 1990 où plus de 30 000 personnes s'étaient déplacées. Il est vrai qu'à l'époque Annette Sergent et Paul Arpin étaient les leaders de l'équipe de France, mais si on atteint le cap des 20 000 personnes ce sera pas mal.
L'année dernière, à Bruxelles, il n'y avait presque personne derrière les athlètes. Et à Lausanne même chose. Dans une grande métropole, un tel événement passe quasiment inaperçu. Alors que dans le sud de la Loire on espère un engouement plus fort. »

« Bekele : rien n'est acquis »
Le site de Saint-Galmier a fait l'objet de plusieurs visites des représentants de la Fédération Internationale d'Athlétisme (l'IAAF), quelles ont été leurs impressions ?
« Sur le parcours et les installations, les conclusions ont été très bonnes. Nous allons concentrer nos efforts sur la qualité de l'accueil des athlètes. Jamais depuis 10 ou 15 ans un espace n'avait été réservé exclusivement aux coureurs où ils pouvaient se détendre, ce qui sera le cas à Saint-Galmier.
Les journalistes vont également bénéficier d'une très grande tribune de presse. Et sur ces points l'IAAF n'avait rien à dire.
Concernant les structures hôtelières, comme nous sommes dans une ville moyenne, les athlètes seront dispersés. C'est le seul aspect difficile du dossier de Saint-Galmier. »
On rêvait tous d'un duel opposant Hicham El Guerrouj à Kenenisa Bekele. Finalement il ne devrait pas avoir lieu ?
« Nous sommes pratiquement sûr qu'Hicham El Guerrouj ne sera pas de la partie. Quant à Bekele c'est une autre histoire. D'après les informations que m'a fourni une Éthiopienne, Bekele sera présent à Saint-Galmier. Mais pour le moment rien n'est acquis. Nous le saurons lorsque la sélection Éthiopienne arrivera. »

MAMAR DJELLAL

 

Les coulisses des championnats du monde

Le programme

Les 33e Championnats du Monde de cross-country débuteront à 13 heures 45 avec la cérémonie d'ouverture. Puis les six courses programmées s'enchaîneront durant les deux jours de compétitions, avec le samedi à 14 heures 30, le cross des juniors femmes, à 15 heures 20, le cross court hommes, et à 16 heures le cross long femmes Le lendemain, les débats reprendront à 14 heures 25 avec le cross des juniors masculins, à 15 heures 15 le cross long hommes et à 16 heures 15 le cross court femmes.


La billetterie est ouverte

Les places pour assister aux Championnats du Monde à Saint-Galmier sont disponibles depuis plusieurs semaines auprès du comité de la Loire et de Jalon Sport à Saint-Étienne, de l'Office de Tourisme de Roanne, de Planet Marathon de Lyon, etc. Jeudi et vendredi, entre 15 heures et 19 heures, les tickets pour les mondiaux seront également en vente à la billetterie de l'hippodrome Joseph Desjoyaux à Saint-Galmier avec deux tarifs, 7,50 euros la journée et 10 euros les deux jours.


Un tram aux couleurs des mondiaux

Depuis cette semaine, la société de transport en commun de l'agglomération stéphanoise, la STAS, a eu la bonne idée de mettre en circulation un très joli tramway aux couleurs des mondiaux de cross-country.

M.D. 

Dernière mise à jour : mardi 15 mars 2005

Saint-Galmier se prépare aux championnats du monde

 

A quatre jours de l'ouverture des 33e championnats du Monde de cross-country, la ville de Saint-Galmier poursuit sa préparation afin d'accueillir, samedi 19 et dimanche 20 mars, les 800 athlètes représentant plus de 80 nations.

Lorsqu'en 2003, la Fédération Internationale d'Athlétisme (l'IAAF) décidait de confier à Saint-Galmier l'organisation des 33e championnats du monde de cross-country, la tâche des organisateurs s'annonçait pour le moins ardue. Les problèmes d'hébergements des athlètes, et de transports ont été au coeur des discussions pendant des semaines.
Mais aujourd'hui, le travail fourni au niveau local par Frédéric Augagneur, Pierre Toussaint, Philippe Propage et l'ensemble des bénévoles engagés, a payé. Les inquiétudes légitimes, soulevées lorsque la candidature de Saint-Étienne/Saint-Galmier a été choisie, se sont rapidement dissipées.
Car nombreux étaient ceux qui se souciaient de la capacité hôtelière de la région stéphanoise. À Lausanne, lors des championnats du monde 2003, quatre hôtels ont suffi pour loger l'ensemble des délégations. L'année suivante, à Bruxelles, trois hôtels seulement avaient été nécessaires, alors que dans le sud de la Loire plus de 30 petits établissements serviront aux athlètes, aux délégations et aux journalistes du monde entier. Un dispersement qui donnera sans doute un côté moins impersonnel, plus humain à ces mondiaux de cross-country.

« L'hippodrome, un site exceptionnel »
Mais outre ces petites zones d'ombres qui ne sont plus, à quatre jours de la cérémonie d'ouverture, que de lointains souvenirs, la cité baldomérienne possède une structure de choix pour accueillir un tel événement, son hippodrome. Un site que Jean Garcia, directeur général de la Fédération Française d'Athlétisme, a qualifié « d'exceptionnel » et qui a déjà été utilisé très récemment dans le cadre d'une compétition de cross-country.
C'était il y a un mois, à l'occasion des championnats interrégionaux. Un test grandeur nature positif, source d'enseignement important, avant le grand rendez-vous de fin de semaine et qui a permis de donner un avant-goût du parcours.
Si, au premier abord, le circuit imposé par la Fédération Internationale d'Athlétisme, paraît totalement plat, il recèle quelques pièges. Des troncs d'arbres, des buttes et de la boue ne manqueront certainement pas d'agrémenter les 33e championnats du Monde de Saint-Galmier des samedi 19 et dimanche 20 mars prochains.


MAMAR DJELLAL


Pour plus de renseignements,
http://www.athle.com/cross2005/. Les places vendues 7 e 50 la journée et 10 e les deux journées sont disponibles auprès du comité d'athlétisme de la Loire et de Jalon sport à Saint-Étienne, de l'office de tourisme de Roanne, de Planet-Marathon à Lyon, etc, et seront également en vente sur place.

 Les Français en ordre de bataille

La délégation tricolore, qui arrivera jeudi à Saint-Etienne, aborde les mondiaux avec confiance. El-Himer et Tahri représentent les chances les plus sûres

 

Tout va bien. A cinq jours des championnats du monde, l'équipe de France de cross-country entretient l'espoir de bien figurer autour de l'hippodrome de Saint-Galmier. C'est à peine si les absences de Maazouzi (déchirure au mollet), Sghyr ou Lahssini (lire par ailleurs) ont entamé le moral des tricolores. « Dans l'idéal, on aurait pu présenter des équipes plus fortes, admet le coordonnateur national du demi-fond Jean-François Pontier, mais nous tiendrons la route. Nous présenterons ce week-end les meilleurs athlètes du moment encore disponibles. »
Les bleus, qui s'installeront jeudi dans leur hôtel stéphanois, se sont en tout cas donné les moyens d'être à la hauteur de l'événement. Dans la foulée des championnats de France de Roullet-Saint-Estève, 21 des 28 sélectionnés en équipe de France ont été réunis en stage une dizaine de jours à Gujan-Mestras (Gironde). « L'objectif était de placer les athlètes dans les meilleures conditions possibles d'entraînement, explique Pontier. Le site s'y prête parfaitement avec une piste et des parcours de cross à proximité de l'hébergement, et des conditions météo idéales. Chacun a poursuivi sa préparation personnelle, mais l'essentiel était de réunir le plus grand nombre pour créer un esprit de groupe. On a beaucoup travaillé là-dessus en insistant sur le fait qu'on va courir en France. Aujourd'hui, je suis parfaitement rassuré sur notre collectif. »

El-Himer au Maroc,
Tahri au Kenya
A cette nuance près que les leaders français ont préféré s'exiler. Aussitôt après son titre de champion de France de cross long, Driss El-Himer a rejoint le Maroc tandis que Bouabdellah Tahri reprenait la direction du Kenya où il s'entraîne avec un groupe d'athlètes locaux. Les deux hommes seront de retour en France jeudi.
« Je les ai eus au téléphone ce matin (hier), raconte l'entraîneur national. Driss est totalement remis de son problème à la cuisse qui l'avait handicapé au championnat de France. Au Maroc, il a pu bénéficier de très bonnes conditions. S'il n'a pas de souci d'ici là, il ne devrait pas être loin du podium. Quant à Bob, il a joué à fond la carte de la préparation en altitude. Il avait déjà fait l'aller-retour pour les France sans se ressentir de la fatigue du voyage Parler de médaille le concernant serait présomptueux, il vise plutôt une bonne place dans les dix. »

Benjamin Steen

> L'équipe de France
Hommes - cross court : Pencréach, Chekhemani, Le Dauphin, Paillat, Abraham, Oubassour. Cross long : El-Himer, Tahri, Benhari, Behar, Thomas, Zoubaa.
Femmes - cross court : Coulaud, Nonnotte, Olivares, Bardelle, Moroianu, Daunay. Cross long : Martins, Essarokh, Yvelain, Maury, Chebili, Klilech-Fauvel.

Le programme des Mondiaux

33e Championnats du monde de Cross-Country
de Saint-Galmier (Loire), les 19 et 20 mars
A l'hippodrome de Saint-Galmier à 20 km au nord de Saint-Etienne
>Le programme
Samedi 19mars - 13h45 : cérémonie d'ouverture ; 14h30 : junior femmes (6 152 m) ; 15h20 : cross court hommes (4 196 m) ; 16heures : cross long femmes (8 108 m).
Les portes de l'hippodrome seront ouvertes au public à partir de 11 heures.
Dimanche 20mars - 14h25 : juniors hommes (8 108 m) ; 15h15 : cross long hommes (12 020 m) ; 16h15 : cross court femmes (4 196 m).
>Tarifs
Individuel: 7,5 E la journée et 10 E le week-end
Groupes (20 personnes) : 5 E la journée et 8 E le week-end
Seules les places à 7,5 E seront vendues au guichet le jour de la compétition.
> Renseignements sur internet:
www.athle.com/cross200

 

Article du lundi 14 mars 2005

Foulées de Villeurbanne: Manirakisa a pris son temps

Le jeune Burundais de l'AS Rispoli a dû patienter avant de se défaire de Larhalmi, malheureux deuxième après avoir manqué son départ

Il suffisait de lire le temps du vainqueur, Egide Manirakisa, en 30'44'' à plus d'une minute du record de l'épreuve, pour se faire une idée de la course La 14e édition des Foulées de Villeurbanne, disputée hier sous le soleil mais en présence d'un petit vent frais, a mis du temps à se trouver un lauréat après une entrée en matière courue sur un mode mineur.
Trois kilomètres avaient été avalés, qu'une bonne dizaine d'athlètes constituait toujours un groupe de tête conséquent.
Il fallait attendre encore mille mètres pour assister à une première sélection par l'arrière, sous l'impulsion de Geoffrey Clavier. Une borne plus loin, Manirakisa mettait pour la première fois le nez à la fenêtre, condamnant cette fois quelques outsiders comme Abdeslam Ouzineb, Laurent Gigante, Alexandre Fargeas ou Nordine Hafnaoui. Longtemps repoussés une dizaine de mètres seulement derrière les leaders, la cause était toutefois entendue pour ces quatre-là. Car devant, Manirakisa continuait de placer ses petites « mines ».
Le jeune Burundais (20 ans) de l'AS Rispoli admettait dans son sillage son compatriote Eric Sindayigaya (un peu en surrégime), Geoffrey Clavier (qui allait bientôt exploser), et Bouchaïd Larhalmi, déjà content d'être là après avoir failli ne jamais participer. « En arrivant, on a été contrôlé par la police, racontait son frère après la course. On a perdu beaucoup de temps. Du coup, Bouchaïd est arrivé juste avant le départ, sans s'être échauffé et avec un moral au plus bas. » Malgré son handicap, il réussissait à tenir le train imprimé par Manirakisa jusqu'au sprint final, Sindayigaya assistant à l'emballage d'un peu trop loin pour s'y mêler. L'opposition de style fut totale entre Larhalmi, aux longues jambes puissantes, et le petit « moulinet » de Manirakisa qui parvenait, enfin, à faire la différence dans les 300 derniers mètres.

Dans les quarante premiers à Saint-Galmier
« Comme je ne me sentais pas très bien, j'ai essayé de courir intelligemment, a commenté le vainqueur. Je ne connaissais pas le coureur avec qui je me suis retrouvé à la fin (Larhalmi). Il ne voulait pas passer. J'ai placé plusieurs accélérations mais il restait accroché »
A une semaine des championnats du monde cross de Saint-Galmier, l'athlète de Joseph Rispoli n'était sans doute pas à son meilleur niveau hier. « Je suis un peu fatigué après mon cycle de préparation. J'espère que ça ira mieux dans huit jours. » Après avoir terminé 60e des Mondiaux de cross court l'an passé, il révise cette année ses objectifs la hausse en espérant « une place dans les quarante premiers du cross long ; dire que je peux faire mieux, ce serait un mensonge ». Son entraîneur, Pierre Pompili se dit confiant : « La semaine dernière, il a réalisé une super perf, en se classant troisième du cross de Volvic. Il arrive maintenant à maturité, il peut viser une place dans les quarante, voire les trente premiers »
Chez les féminines, la victoire est revenue à Sabrina Cornet, elle aussi partie prudemment avant d'effectuer une belle fin de course. Hier, il fallait être patient.


Benjamin Steen

 


LES CLASSEMENTS

20 km hommes:
1. Manirakisa (AS Rispoli) en 30'44'' (moy.: 19,53 km/h); 2. Larhalmi 30'56''; 3. Sindayigaya (AS Rispoli) 30'59''; 4. Ouzineb (UMS) 31'06''; 5. Gigante (GUC) 31'06''; 6. Fargeas ( LOU) 31'14''; 7. Clavier (ACO Firminy) 31'16''; 8. Hafnaoui (FAC Andrézieux) 31'19''; 9. Fellague (AS Caluire) 32'18''; 10. Djillali (UMS) 32'20 (1er cadet); 11. Defourd (ASPTT) 32'29''; 12. Faure (AC Ondaine Firminy) 32'32''; 13. Vuattoux (Foulées Chablaisiennes) 32'38''; 14. Chambron (ASVEL) 32'39''; 15. Benezit (Velay Athlé) 32'44''; 16. Lang (ASU Bron) 32'53''; 17. Jaillardon (ACVS) 33'13'' (1er junior); 18. Page (EA Bourg) 33'16''; 19. Soubelet (ASVEL) 33'17'' (1er vétéran); 20. Bourgeay (Foulées Foréziennes) 33'19''.
Féminines: 1.
Cornet (Run Alp) en 36'25'' (moy. 16,48 km/h); 2. Rabany (Coquelicot 42) 36'38''; 3. Chapit (ASU Bron) 36'52''; 4. Vacher (Coquelicot) 36'56''; 5. Dubos (ASU Bron) 37'08''.
5 km hommes: 1. Chapuis (Run Alp) en 15'24'' (moy. 19,49 km/h); 2. Meyssat (EACR) 15'33''; 3. Duranton (AS Rispoli) 15'51''; 4. Hours (ESL) 15'54''; 5. Tekiki (ASPTT) 15'57''.
Féminines: 1. Abaach (ASPTT) en 18'42'' (moy. 16,06 km/h); 2. Marechet (Entente ASPTT); 3. Felix (AS Rispoli).

 REACTIONS

> Sabrina Cornet (1re féminine du 20 km)
« Pour moi, cette victoire est une surprise. Je ne m'y attendais pas. Après ma déception des championnats de France de cross où je termine 41e, je ne pensais pas être aussi bien. J'ai eu des sensations vraiment très agréables, peut-être grâce au retour du soleil. Je suis partie tranquillement avant de « ramasser », après le 5e ou le 6e kilomètre, toutes les filles parties plus vite. Maintenant, je vais continuer de travailler sur 10 kilomètres dans l'espoir de passer sous les 36 minutes. »

> Éric Soubelet (1er vétéran du 20 km)
« Je suis mitigé. Je suis content de gagner dans ma catégorie dans une épreuve organisée par mon club, mais je ne fais pas un chrono exceptionnel. Même s'il y avait du soleil, il faisait froid. Mes muscles étaient contractés et je n'arrivais pas à monter en pulsations cardiaques. »

> Vincent Chapuis (vainqueur du 5km)
« Je suis assez satisfait de ma course car je n'étais pas en grande forme. J'ai fait une journée de ski samedi et cela m'a sans doute été préjudiciable. Nous sommes partis groupés jusqu'au 3e km et par deux fois j'ai dû placer une accélération pour me détacher. Ce 5km sera l'une des seules courses de ma saison estivale car je vais me concentrer sur le 3000m steeple. J'espère participer aux Championnats d'europe junior cet été. »

> Fatima Abaach (1re féminine du 5km)
« Cela ne fait que 3 mois que j'ai repris la compétition après une coupure de six ans. Je suis très contente d'avoir renoué avec la victoire si rapidement. Je me laisse un an pour retrouver le niveau qui était le mien avant. J'avais été sélectionnée en équipe de France de marathon. »

> Pierre Piève (organisateur)
« On ne peut qu'être satisfait des conditions météo après les aléas de ces dernières semaines, mais on est aussi un peu déçu par la participation, avec environ 500 athlètes sur le 10km. On en attendait au moins 600, comme l'an passé. Nous allons réfléchir à l'horaire. 9h15, c'est peut-être trop tôt. »

 

Le grand chelem d'Egide

Le Burundais a réussi hier son pari de remporter toutes les grandes « Classiques » sur route du département. En seulement deux ans « Je suis bien installé ici à Lyon, j'ai de bons amis et j'apprécie la ville »

Février 2002 au Déci'Jogg. Les observateurs remarquent pour la première fois un jeune coureur Burundais au visage d'enfant. Egide Manirakisa vient d'inscrire la première ligne d'un palmarès qui ne cessera de s'enrichir au fil des saisons. Athlète de petite taille à la silhouette svelte, il emporte tout sur son passage : les 10km de Lyon, de Parilly, de Vénissieux, d'Avignon, le Semi Marathon de Lyon, de Bourges et de très nombreux cross qui lui laissent ses meilleurs souvenirs. « Mes plus belles victoires sont pour moi celles obtenues lors du cross des Myriades en 2003 et lors des inter-régions de cross à Saint Galmier cette année », rappelle-t-il démontrant sa polyvalence.


A son arrivée en France, Egide intègre l'équipe de l'AS Rispoli, qui compte déjà bon nombre de ses compatriotes dont le vainqueur du marathon de Lyon Pasteur Nyabenda.
Sous la houlette de Pierre Pompili, il progresse d'année en année passant son record sur 10km de 30'54 à 29'14 en septembre lors de sa victoire sur le 10km d'Avignon. Spécialiste du 5km et du 10 km, le Burundais monte aussi parfois sur semi marathon avec brio. En témoignent ses victoires dans le semi du patrimoine ou lors de celui de Bourges où il établit son record en 1h03'46.


Installé à Villeurbanne, Egide s'entraîne quotidiennement dans le quartier de Saint-Jean ou à Parilly avec le groupe de Pierre Pompili. Malgré ses excellents résultats et les sollicitations d'autres clubs, il ne manifeste aucune envie d'aller voir ailleurs. « Je suis bien installé ici, j'ai de bons amis et j'apprécie la ville. Je n'ai pas l'intention de partir d'autant que j'aimerais bien faire des études. J'attends que ma situation administrative soit réglée pour attaquer des études dans le sport et si je pouvais les réaliser à Lyon je serais ravi », même s'il avoue éprouver de temps en temps la nostalgie de son pays.

 


Natif de Buriri au Burundi (où il retournera en septembre), il retrouve ses racines avec sa sélection nationale. Sélectionné à plusieurs reprises pour les grands championnats, Manirakisa apprécie ses retrouvailles mais jette un regard lucide sur la situation de son pays. « La vie au Burundi est difficile car la guerre est toujours présente. Les conditions d'entraînement sont bonnes mais on n'est jamais tranquille. De nombreux Burundais partent en Europe ou aux Etats-Unis afin de s'entraîner sereinement. » Son regard se tourne désormais vers l'un des grands rendez-vous de la saison, les championnats du monde de cross à Saint-Galmier, avant de défendre, un jour, les couleurs françaises, comme il l'espère.

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