Aix les Bains, capitale mondiale du 100 m !

C’est une événement un peu fou qui verra le jour le 1er octobre à Aix-les-Bains : le temps d’une journée, le stade Jacques Forestier verra défiler une centaine de séries de 100 m, huit heures durant. Une initiative destinée à ouvrir l’athlétisme sur de nouvelles pratiques, de nouveaux publics, de nouveaux soutiens. Et qui fera de la cité savoyarde le haut lieu du 100 m pendant 24 heures. Entretien avec Jean-Luc Gastaldello, le président de l’AS Aixois, cheville ouvrière de la manifestation.

Athle.com : Quel est le principe de cette journée un peu folle du 1er octobre ?
Jean-Luc Gastaldello : La grande idée de cette journée, c’est que le 100 m est finalement l’épreuve la plus universelle de l’athlétisme. Chacun est capable, peut-être pas de courir, mais de « parcourir » un 100 m. L’idée, c’est de dire aux gens « Au moins une fois dans votre vie, venez découvrir un 100 m ». La journée est ouverte à tout le monde et les participants, licenciés ou non, et aussi handisports, auront droit à un échauffement avec les entraîneurs, aux kinés, aux médecins du club, à un briefing avant la course. Les épreuves se dérouleront dans les conditions réelles de la compétition : avec starting-blocks, officiels, chronométrage électrique… Mais nous n’appliquerons pas la règle des faux départs, sinon…

- Combien de monde attendez-vous ?
- Notre ambition est d’organiser 100 séries de 100 m de huit personnes, soit une série toutes les cinq minutes pendant huit heures. Les gens pourront venir en famille, et prendre une série à eux seuls. L’inscription est fixée à 3 euros – 2 euros pour les familles. Avec l’inscription, ils bénéficieront d’un diplôme avec leur temps à l’arrivée, d’une photo finish et d’un tee-shirt souvenir. Et tout le monde sera couvert par l’assurance de la FFA, puisque l’événement se déroule dans le cadre d’une journée portes ouvertes. Les participants n’auront donc pas besoin d’un certificat médical.

- 800 coureurs, cela semble tout de même énorme…
- Nous essayerons de rythmer la journée. Nous avons passé des conventions avec les scolaires de la ville. La séance de 100 m tiendra lieu de cours de gym du samedi. Nous avons aussi contacté l’université de Savoie, et quelques personnalités de la ville seront présentes – peut-être même le maire. Et il y aura bien sûr des séries pour les licenciés. Dans chaque catégorie (licenciés, non licenciés, handisport, moins de quinze ans), il y aura des lots pour le garçon et la fille les plus rapides. Et pour occuper les enfants, nous aurons aussi un espace qui leur sera destiné. Des ateliers d’éveil à l’athlétisme leur permettront de prendre la mesure des records du monde, comme celui de Sotomayor à la hauteur. Ils auront eux aussi droit à de nombreux lots.

- Combien de personnes mobilisez-vous pour assurer le bon déroulement de l’opération ?
- Entre les bénévoles du club, les entraîneurs, le secrétariat, nous serons 80 personnes environ. La mairie, les services techniques, la délégation Jeunesse et Sport nous donneront aussi des coups de main. N’oublions pas que notre événement se déroule sur le week-end national « sport et famille ». Et puis, c’est aussi l’occasion pour tout le club de se rassembler, de se retrouver en cette rentrée.

- Question bête : pourquoi un tel projet ?
- Essentiellement pour deux raisons. La première, c’est le besoin de faire sortir le club du carcan dans lequel il semble enfermé. Pour beaucoup, l’AS Aixois est un club élitiste, qui ne vit que par et pour la compétition. Nous voulons donc nous faire connaître auprès du grand public. Montrer que l’athlé est accessible à tous. Il faut aussi comprendre qu’un afflux de nouveaux licenciés permettrait de pérenniser des emplois au club. Aujourd’hui, les entraîneurs n’enseignent plus dans les lycées, dans les écoles, car ils en ont passé l’âge. Ils n’ont plus la mainmise sur les jeunes qui peuvent venir dans un club. Alors, nous créons l’événement. Ce qui peut nous permettre d’amener à la fois des licenciés et des bénévoles. Cette idée, nous l’avions évoquée avec Gilles Richard, un ancien bon sprinter du club, lors de l’assemblée générale, en novembre 2004. Mais nous n’avons tenu notre première réunion de travail qu’en mai dernier !

- Et la deuxième raison ?
- Nous voulions organiser un événement populaire, grand public, montrer aux partenaires éventuels ce que nous étions capables de réaliser. Nous n’aurions jamais décroché la moindre prime, le moindre subside pour une compétition normale. Mais là, tout le monde était intéressé ! Notre but, c’est de montrer qu’un tel projet est viable, et prouver aux partenaires qu’ils peuvent nous suivre.

Propos recueillis par Cyril Pocréaux pour athle.com