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Revue de la semaine
23 Mars 2005 - Gersende HAYOZ (Services Administratifs)
Revue de la semaine

Augagneur: «Au-delà de nos espérances»


Deux jours après la fin des 33e Championnats du monde de cross-country à Saint-Galmier, Frédéric Augagneur, coprésident de l'organisation locale en compagnie de Pierre Toussaint, dresse un « bilan plus que positif » de ces Mondiaux.

Un succès populaire

« Le bilan de ces mondiaux est plus que positif. C'est au delà de nos espérances. Pour savoir si un championnat du monde de cross-country a réussi ou non, il suffit de regarder le nombre de spectateurs. Et, les chiffres sont au-dessus de ce que l'on attendait (18 500 personnes le samedi et 28 000 le dimanche étaient présentes à Saint-Galmier).
Plusieurs raisons expliquent ce résultat. L'hippodrome de Saint-Galmier est un site exceptionnel. Il y a bien évidemment eu le beau temps qui a permis d'attirer la foule. Les 600 bénévoles engagés autour de la candidature de Saint-Galmier se sont dévoués et mobilisés. La plupart d'entre eux sont issus des clubs de la Loire et des associations de Saint-Galmier. Et puis il y a eu également l'aspect sportif, avec la venue de Bekele

L'IAAF et des athlètes satisfaits

« Les membres de la fédération internationale d'athlétisme (l'IAAF) ont été plus que satisfaits de ces championnats du monde de cross-country. Lorsqu'ils ont décidé de confier l'organisation de ces mondiaux à Saint-Étienne/Saint-Galmier, ils avaient quelques doutes. Car contrairement aux précédentes éditions, ces Championnats du monde n'avaient pas lieu dans une grande capitale internationale. Finalement, ils sont repartis avec d'autres doutes en se demandant s'il n'est pas préférable d'organiser cette compétition dans une petite ville. L'année dernière à Bruxelles, les Championnats du monde s'étaient déroulés dans l'anonymat.
Concernant les athlètes, ils ont été surpris pas la difficulté du parcours. Par contre, ils ont tous été enchantés par la qualité de l'accueil dans les hôtels ainsi qu'à l'hippodrome. A Saint-Galmier, c'est la première fois qu'un espace détente était réservé aux coureurs. »

Des Japonais impressionnés

« Ce matin (lundi), nous sommes restés quatre heures en réunion avec les organisateurs des prochains Championnats du monde à Fukuoka, au Japon. Ils nous ont posé beaucoup de questions. Fukuoka, c'est une ville d'1,4 million d'habitants, avec des moyens financiers supérieurs aux nôtres. Mais ils savent qu'ils n'auront pas autant de monde autour de leur parcours. Les Japonais n'ont pas de culture du cross. C'est pourquoi ils nous ont demandé quelques conseils. »

Les problèmes d'hébergements réglés

« Une logistique lourde a dû être mise en place pour solutionner les problèmes d'hébergements et de transports. Beaucoup de personnes étaient mobilisées et on y est arrivé. Nous nous étions bien préparés en amont. Et puis, c'était l'occasion pour les athlètes du monde entier de connaître les régions de Saint-Étienne et de Saint-Galmier. »

Un plus pour Paris 2 012

« Nous avons apporté notre pierre à l'édifice en faveur de la candidature de Paris 2 012. Le public français a une fois de plus montré qu'il était capable de se mobiliser pour des grands événements.
Après la Coupe du monde en 1998, les Championnats du monde sur piste de Paris Saint-Denis, ces Championnats du monde de cross-country ont démontré la faculté qu'on les français à se mobiliser.
Il faut également savoir que 13 personnes, présentes à Saint-Galmier, voteront, au mois de juillet prochain, pour désigner quelle ville organisera les Jeux Olympiques de 2 012. »

Bekele superstar

« Sa présence a été un plus incontestable, notamment au niveau médiatique. C'est une star de l'athlétisme. C'est quelqu'un qui est en plus très accessible pour la presse, les fans. »

L'équipe de France guère convaincante

« On espérait que les athlètes français soient motivés pour ce rendez-vous, devant leur public. Cela n'a pas été le cas.
Il y a aujourd'hui un gouffre entre le continent africain et le continent européen, car les Français n'ont pas été les seuls à passer à côté de ces Championnats du monde. L'ensemble des pays européens n'ont pas réussi à rivaliser avec les meilleurs.
Il va falloir se poser les bonnes questions. »

MAMAR DJELLAL

 

L'autre Bekele


Il est l'un de ceux qui connaît le mieux le champion éthiopien. Le Néerlandais Jos Hermens est l'heureux manager de Kenenisa Bekele depuis que celui-ci a 17 ans. Dimanche soir, une fois les Mondiaux terminés, il a accepté d'évoquer son protégé. L'homme et pas uniquement l'athlète.

Jos Hermens, avant le début des mondiaux, tout le monde ou presque s'accordait à dire que Bekele était en petite forme. Cela ne l'a pas empêché de signer son quatrième doublé d'affilée ?
«Je n'ai que deux mots à dire, «extraordinaire», «incroyable». Kenenisa n'est décidément pas de ce monde. Il peut décider de partir quand il veut, à l'endroit où il veut. Vendredi, pourtant, je n'y croyais pas du tout. Il m'avait d'ailleurs dit en aparté qu'il ne se sentait pas très bien. En arrivant ici, il n'était pas dans une forme parfaite. Samedi, après sa victoire sur le court, j'étais déjà heureux et rassuré de le voir triompher. Kenenisa m'a d'ailleurs plus surpris sur le court que sur le long. C'est davantage un coureur de 10 000 que de 5 000. Il a récupéré sans problème entre les deux courses, c'est l'une de ses forces. Psychologiquement, après ce qu'il a vécu, ces deux victoires vont lui faire du bien. Pendant deux jours à Saint-Galmier, il a voulu montrer au monde entier que la période la plus triste de sa vie était derrière lui, qu'il y avait aujourd'hui un grand changement».

«IL A LE PHYSIQUE ET LE MENTAL»
Qu'avez-vous pensé la première fois où vous avez vu courir Bekele ?
«C'était il y a cinq ans. Avec Haile (Gebrselassie), on a tout de suite senti que ce gamin avait beaucoup de talent, quelque chose de spécial».
Est-il imbattable ?
«ll a été battu l'été dernier aux JO d'Athènes sur 5 000m (victoire d'El Guerrouj). Avec le recul, je pense qu'il s'est trop entraîné entre le 10 000 qu'il a remporté et le 5 000, c'était trop dur, ça l'a épuisé. Il avait déjà perdu avant de courir le 5000. C'est une erreur du coach».
Qu'a-t-il de plus que les autres ?
«Il possède une puissance physique incroyable. Il a aussi une vraie force mentale, une sorte de force intérieure. Certains athlètes ont le physique, d'autres ont le mental. Peu ont les deux. C'est l'un des rares à tout combiner au haut niveau. Il a tout à son maximum, le mental comme le physique. Même quand il n'est pas à 100%, il garde la foi et il croit en lui, c'est ce qui l'aide, lui permet de se surpasser. Avant la course, il ne dit jamais «je ne suis pas sûr de moi», «je vais voir comment ça va tourner», «je vais me placer en fonction d'untel ou d'untel». Dès le départ, il se positionne en tête et il y reste jusqu'au bout car il a confiance en lui».
Parlez-nous de Kenenisa Bekele. On connaît l'athlète, exceptionnel, moins l'homme, très secret. Qui est-il exactement ?
«Kenenisa est quelqu'un de très introverti même lorsqu'il est entouré de ses proches. Voilà pourquoi les gens ont beaucoup de difficultés pour entrer en contact avec lui. Kenenisa est plus dans l'écoute que dans la participation. Il est assez méfiant, ne fait pas confiance aux autres aussi facilement que ça. Cela prend du temps mais j'observe peu à peu qu'il essaye de s'ouvrir aux autres. Il est en train d'acquérir de l'expérience dans le domaine de la communication. Il prend des cours d'Anglais, son niveau s'améliore».

«UNE STAR AU PAYS»
S'il fallait le définir plus précisément ?
«C'est un sage. Il a son propre style, sa propre personnalité et une façon de vivre bien à lui. C'est vraiment quelqu'un de bien, un homme très chaleureux quand on le connaît un peu. Par contre, ce n'est pas une personne qui va faire beaucoup de bruit».
Sa notoriété en Éthiopie doit être immense ?
«Il a une image fantastique là-bas. Il est très populaire, les gens l'aiment beaucoup. C'est une star, une sorte de demi-dieu».
On imagine que son train de vie a dû beaucoup changer en l'espace de quelques années ?
«Il investit ses gains. Il vient d'acheter une nouvelle maison à Addis-Abeba. Il réalise un peu ses rêves de gosse. Mais l'essentiel n'est pas là. Quand il a commencé à courir, Bekele ne s'attendait pas à avoir autant sur le plan matériel et financier, il voulait simplement être le meilleur du monde. Il avait déjà cette détermination en lui. Son objectif, son but, ce n'était pas d'avoir deux ou trois maisons, c'était d'être le plus grand».

A L'OPPOSÉ DE GEBRSELASSIE
Peut-on le comparer à Haile Gebrselassie, son illustre aîné, un autre grand champion éthiopien ?
«Ils sont très différents. Gebrselassie est plus ouvert, plus extraverti, plus jovial. Plus explicite aussi dans son comportement. Haile est plus direct. Quand sa soeur est morte il y a quelques années, ça lui a pris une semaine pour s'en remettre. Il en a parlé autour de lui. Bekele, lui, ne dit pas les choses, il faut les deviner. Ça lui a pris plus de temps pour se remettre de la perte de sa copine.
La différence ne s'arrête pas là. Pour moi, Gebrselassie est une sorte de Mandela éthiopien. Il communique beaucoup, il a un bon contact. En fait, il est très sociable. Il invite les gens à venir à lui, leur parle, rit avec eux. Il ne sait pas dire non, il veut leur faire plaisir, ne pas les décevoir et ça lui coûte de l'énergie. Tout le monde l'aime. Il lui arrive même de se disperser. Bekele peut paraître plus froid, plus distant mais intérieurement, ce sont les deux mêmes hommes. Des hommes de coeur.
Quand il est sur les meetings, Kenenisa se renferme sur lui-même pour s'économiser, garder de l'énergie et être performant. Lorsqu'il a des problèmes personnels, c'est d'autant plus dur de lui parler, de s'en rapprocher. Bekele doit tout faire tout seul, sans l'aide de personne car il ne communique pas énormément. Ça lui prend plus de temps».
Comment l'avez-vous aidé lors du décès d'Alem Techale, sa fiancée, le 4 janvier dernier ?
«Je suis allé tout de suite à Addis Abeba. Elle est décédée le matin, j'étais là l'après-midi. Elle fut enterrée le lendemain. J'ai passé plusieurs jours avec Kenenisa. On a beaucoup parlé mais pas des compétitions. Durant toute cette période, il fut très entouré, par sa famille et particulièrement son grand frère, par ses amis, par son entraîneur, par des gens de la fédération éthiopienne et aussi par des gens d'église. Haile fut également très présent. Les deux hommes se sont rapprochés, leur amitié est encore plus forte aujourd'hui».

«DIEU L'A AIDÉ À SURMONTER SA PEINE»
Quels mots lui avez-vous adressé pour le réconforter ?
«On lui a dit que c'était la volonté divine, que même s'il était triste, on ne pouvait rien y faire. Qu'il devait l'accepter, être fort et aller de l'avant».
Les athlètes éthiopiens ont l'air particulièrement croyants ?
«Kenenisa l'était déjà avant. Mais après la mort de sa fiancée, il est devenu encore plus proche de Dieu. Il lit plus souvent la bible, il écoute des chants religieux. Tout ça l'a aidé à surmonter sa peine. Et ce week-end à Saint-Galmier, cette croyance en Dieu lui a donné des forces».

THOMAS DUTANG

Le public derrière les athlètes

La communion entre le public et les « forçats » du cross-country ce week-end fut totale. L'affluence exceptionnelle, jamais réunie pour un Mondial de cross, témoigne de l'intérêt des spectateurs pour cette discipline.

On se serait cru sur une étape alpestre du Tour de France. Il Diablo n'était pas là, mais les aficionados, eux, agitaient les drapeaux ibériques. De La Ossa (24e) et Castillejo (26e), faisaient voir du rouge de bonheur aux Espagnols en se glissant parmi la garde noire africaine. Sur le tourniquet de Saint-Galmier, ceux qui ont parcouru le plus de kilomètres ce week-end, sont peut-être les spectateurs. 46 000 au cumul des deux journées, de quoi remplir, une belle enceinte de sport.
Spectacle dégusté en famille, ces Mondiaux de cross qui feront date dans l'histoire, ont démontré, que si tout n'était pas fait pour aider l'Équipe de France, le public, lui, était un vrai passionné de la discipline et un connaisseur. Le long des mains courantes, les mômes, ne tenaient plus en place. « Ils ont excité tes gosses », lancera un père de famille à son voisin. « Tu parles, c'est la première fois qu'ils voient des Formule 1 ». En regardant évoluer Bekele ou Dibaba, on se disait qu'effectivement, les Éthiopiens « marchaient comme des avions », ou puisque le succès en Malaisie s'y prêtait, comme des Renault F1.
A 21 km/heure de moyenne, Kenenisa Bekele, ne fonctionnait pas à l'ordinaire.
« These guys are supermen ». Un vieil américain, casquette de base-ball vissée sur le crâne, tentait de saisir le passage de ses compatriotes. « Ces types sont des superman, des surhommes ». Se parlant à lui même, il constatait que les Kenyans et les Éthiopiens avaient bien largué les coureurs US. Il voyait bien que ceux qui avaient enfilé la tunique du « sauveur du Monde », ne venaient pas des États-Unis.
Matt Withrow (60e), Ian Dobson (61e) et Field Simon (62e), les mieux placés à l'arrivée, pointaient bien loin du vainqueur du jour.
Superman était devant au volant de la « Formule 1 » et seuls les mômes, excités comme des puces, ont pu apprécier, la vélocité des coureurs des Hauts plateaux.

L.L.Q.

Coulaud : « J'ai atteint mon objectif »

 



Julie Coulaud peut être satisfaite de sa course. 41e du cross-court, hier à Saint-Galmier, la jeune licenciée du Coquelicot 42 s'adjuge une prometteuse deuxième place française, à cinq secondes de la numéro une tricolore, Rodica Daniela Moraianu.

PADEL : « ELLE A FAIT SA COURSE »

Julie, racontez-nous votre course ?
« Je suis partie prudemment. Je ne voulais pas aller trop vite au départ. Je me suis retrouvée, à la fin du premier tour, à la 60e place environ. A ce moment là, je devais être la dernière Française. Puis j'ai commencé à accélérer petit à petit. Mentalement, c'est beaucoup mieux de remonter ses adversaires plutôt que de se faire doubler. Mais lorsque je suis arrivée dans les 800 derniers mètres, j'étais K.O. Heureusement que je n'étais pas partie trop vite.
L'année dernière, lors des Championnats du monde à Bruxelles, mon départ était beaucoup plus rapide, et au bout de 3 000 mètres, je ne pouvais plus avancer. J'étais en footing alors qu'il restait encore un kilomètre. »
C'est une expérience qui vous a servi de leçon ?
« C'est vrai. Quand tu rates une course, cela permet de retenir certaines leçons. Je suis encore jeune et j'ai encore beaucoup à apprendre.
Sur la course d'aujourd'hui, j'ai atteint mon objectif. Je souhaitais terminer dans les cinquante premières places et je termine en 41e position. En plus je suis la deuxième Française à l'arrivée. (1) »

UNE PRESSION INHABITUELLE
Le fait d'être la seule Ligérienne engagée à domicile, c'était une source de motivation supplémentaire ?
« Pendant la course, j'entendais les spectateurs qui criaient : « Allez Julie » sans que je parvienne à reconnaître leur voix. Mais j'étais stressée. Jamais avant une course, j'avais connu cette pression. Des journalistes sont venus chez moi. Tout le monde ne me parlait que de ces Championnats du monde de Saint-Galmier
Heureusement, je ne me suis pas préparée ici, puisque j'étais dans le sud à Nice. Cela m'a permis de ne pas trop ressentir cette pression. »

« LES AUTRES ATHLÈTES NE ME CROYAIenT PAS »
Comment avez-vous trouvé le parcours ?
« Ce n'était pas exactement le même que celui des interrégions, puisque que les organisateurs ont rajouté les buttes. Mais je savais que le parcours était vraiment difficile. C'est ce que j'avais dit aux autres athlètes de l'équipe de France mais ils ne me croyaient pas. Ils pensaient que le parcours était totalement plat, qu'il était facile, alors qu'il y avait pas mal de pièges.
En plus, nous avons souffert de la chaleur. La boue présente sur le parcours était complètement sèche. »
Quel sera le programme des prochaines semaines ?
« Je vais couper une semaine après tous ces efforts. Cela va me permettre de rester avec mes parents. Depuis les interrégions de Saint-Galmier, je n'avais pas eu l'occasion de rester chez moi. »

MAMAR DJELLAL

(1) Julie Coulaud s'empare de la 46e place du cross court à 1'14'' du duo de tête, les deux Éthiopiennes Tirunesh Dibaba et Werknesh Kidane.
Jean-Jacques Padel a vibré. Beaucoup. L'entraîneur du Coquelicot 42 n'a rien manqué de la course de sa protégée. Quelques minutes après l'arrivée, il disait sa satisfaction d'avoir vu une Julie Coulaud bien dans ses baskets : « C'est confirmé. Elle sait être là dans les grands rendez-vous. C'est le signe d'une grande championne. Elle a très bien couru tactiquement, n'a rien à se reprocher ». La benjamine des Coulaud sait gérer la pression. Elle n'est pas du genre à se dégonfler. Même pour un championnat du monde : « C'est vraiment une fille bien équilibrée. Depuis les juniors, elle répond toujours présent ». Sa 41e place d'hier après-midi est pleine de promesses. Elle lui ouvre de nouveaux horizons : « Il ne s'agit que de sa deuxième année chez les seniors. Sa progression est intéressante. Maintenant, elle doit viser au-dessus du niveau français et s'intéresser au niveau mondial. Donnons-lui les moyens de cette ambition ».

T.D.

Zoubaa, l'éclaircie dans le brouillard français


La faillite collective des tricolores fut atténuée par la prestation de Khalid Zoubaa (29e), le seul à suivre le rythme. Constat d'échec et coups de gueule.

«On avait à coeur de faire un bon truc, et puis tout le monde a explosé dès les premiers hectomètres ».
Khalid Zoubaa, étincelle dans le black-out français, n'a même pas le loisir de savourer sa bonne prestation (29e). Driss El Himer, le chef de file, a sombré corps et âme (52e), Bob Tahri, blessé à la cheville, n'a tenu qu'un tour et pour Behar le marathonien (64e), dès lors, c'était devenu mission impossible.
La faute à qui ? « Les Éthiopiens et les Kenyans, ils ont des bases d'entraînement, ils profitent de l'altitude, et puis ils ont bénéficié des conditions climatiques ». Zoubaa, enchaîne : « Tout l'hiver nous nous sommes entraînés par moins cinq degrés, dans des conditions difficiles, tandis qu'ils étaient au chaud ».
Alors, quand on lui fait remarquer que Driss El Himer a effectué sa préparation au Maroc, il ne se démonte pas : « Et alors, ça arrive de manquer sa course. C'est un jour sans. Les coureurs français aiment le cross, le public a été fabuleux, mais il faut que la Fédération nous donne les moyens de rivaliser. Driss n'a pas eu de chance aujourd'hui, mais il mériterait, comme les autres, que l'on prenne leurs revendications en considération. On ne peut pas en vouloir à Driss, nous ne sommes pas les maîtres de la course ».

« DÉÇU POUR L'ÉQUIPE DE FRANCE »
Zoubaa avoue que lui n'avait pas la pression et n'était pas attendu. « Je devais m'aligner sur le cross court et j'étais remplaçant, puis on m'a sélectionné sur le long ».
Pendant que Driss El Himer, prostré, refuse toujours de venir s'expliquer, Zoubaa en termine avec les médias. « Le cross, c'est l'objectif de toute une vie, il faut peut-être que l'on songe à créer une base de demi-fond en altitude ».
Plus tard, alors que les féminines passent sous la ligne d'arrivée dans l'épreuve du cross court, El Himer, s'avance vers les micros. « Après 400 mètres, je n'avais plus de jambes, j'ai essayé d'accélérer mais devant, la course était jouée. Je suis déçu pour l'image de l'équipe de France, pas pour moi. Mais que faire ? On a assez crié qu'il n'y avait pas de rassemblement, pas de stage, pas d'organisation, ce n'est plus à moi de le dire pour réveiller les autres. A la fédé, il y a des personnes qui songent avant tout à protéger leurs postes ».

L.L.Q.

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